Vulgarisation de la masculinité positive : Un moyen efficace de lutte contre les stéréotypes au Mali !

La masculinité positive est facteur de cohésion sociale dans la vie en communauté. Elle prône le partage des responsabilités entre hommes et femmes dans la société. Il s’agit d’amener les hommes à adopter des comportements sains et équilibrés. L’Association des Juristes Maliennes (AJM) a donné le top départ en organisant un atelier de partage sur le sujet. L’initiative est jugée salutaire par ceux-là qui veulent une société juste et équitable.
On entend par masculinité positive, l’adoption d’un comportement sain et équilibré des hommes à l’égard des femmes. Le terme fait aussi référence au partage de rôle entre conjoints dans le foyer.
Prôner la masculinité positive équivaut à promouvoir la cohésion sociale et le vivre ensemble entre personnes vivant en communauté.
Les propos de ces acteurs de la société civile en disent longs sur l’importance de ce nouveau terme.
Me Mariam Koïta, avocate de son état et Présidente de l’Association des Juristes Maliennes (AJM) se prononce sur le sujet : « Nous vivons dans une société où le rôle de tout un chacun est reconnu dans la famille. Le responsable de la famille est l’homme et la femme sa compagne. La tradition et le droit sont unanimes là-dessus. Une fois ces droits reconnus, il nous faut amener les hommes à promouvoir la masculinité positive, autrement dit amener les hommes à penser positivement. Cela se passe par le partage dans la famille, l’assistance réciproque entre conjoints. En agissant de la sorte, le chef de famille fait régner l’entente, l’estime réciproque dans son foyer. C’est ce que prône l’AJM à travers le projet Voix et Leadership des femmes (VLF Moussoya). Pour ce faire, nous devons vulgariser cette expression. Car, il y va du développement de notre communauté ».
L’AJM ayant compris la nécessité de la vulgarisation de ce mot a pris son bâton de pèlerin en vue de sa vulgarisation auprès de la population.
L’initiative de cette organisation de défense du droit de la femme et de l’enfant est salutaire à plus d’un titre.
Fousséni Doumbia, Secrétaire à la formation et aux Relations extérieures au sein du Réseau Islam Population et Développement (RIPOD) dira que l’islam apprécie à sa juste valeur le terme masculinité positive. Les partage des responsabilités entre conjoints est bien recommandé par le Prophète Mohamed (Paix et Salut sur lui). Il a donné le bon exemple de son vivant. A cet égard, ses coreligionnaires doivent l’emboiter le pas. Pour appuyer ses propos, le guide dira que le Prophète a pilé du mil, fait le linge de son épouse. Ce n’est pas, il a aidé cette dernière dans ses tâches ménagères.
Qu’est ce qui nous empêche d’en faire autant, s’est interrogé le guide religieux et non moins Coordinateur du Haut Conseil Islamique en C V du district de Bamako.
Pour étayer ses propos, il dira qu’il fait le linge pour sa femme, une façon d’imiter l’envoyé de Dieu. Il invite ses coreligionnaires aux bonnes actions qui ne sont autres que de porter assistance à leurs épouses en toute circonstance et en tout temps. En le faisant, nous aurons contribué à la cohésion sociale et au vivre ensemble dans la communauté.
Quant à Maïmouna Traoré, juriste de formation et présidente d’une association de défense des droits des jeunes filles invite les hommes à plus de partage dans les tâches familiales avec leurs épouses.
Pour cette jeune leader en C VI du district de Bamako, ce n’est pas un signe de faiblesse d’aider son épouse dans ses activités familiales, mais au contraire contribue à leur grandeur. Le chef de famille exemplaire est celui qui assiste sa conjointe ainsi qu’à toute femme se trouvant dans le besoin.
Pour finir, elle invite les hommes à penser positivement en soutenant la femme dans ses tâches quotidiennes. En agissant de la sorte, vous aurez lutté contre les préjugés ou clichés dévalorisant la femme. Tous ceux qui acceptent de soutenir leurs épouses contribuent à juste titre au développement du pays.
En conclusion, nous pouvons dire sans risque de nous tromper que les femmes ne sont seules dans cette lutte. Elles bénéficient de l’accompagnent des hommes dans cette lutte pour l’émancipation de la femme.
L’AJM a donné le bon exemple pour avoir organisé à Koulikoro, un atelier sur la masculinité positive avec les acteurs de la société civile intervenant dans la défense des droits de la femme et de l’enfant. C’était du 26 au 31 janvier 2023. Son exemple doit être suivi par les organisations intervenant dans ce domaine.
C’est ainsi que nous combattons les préjugés qui font croire que la femme est inférieure à l’homme. Au contraire, ils se valent. C’est en bannissant ces considérations socio culturelles que viendrons à bout des préjugés.
Cet article a été réalisé grâce à l’accompagnement du projet She LEADS de l’Association des Jeunes pour la Citoyenneté Active et la Démocratie (AJCAD)
Hassana Kanambaye
Source: lexpressdumali.com